TOUTE
LA PRESSE
de J. et W. GRIMM
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Fabienne Darge pour Le Monde
Au Festival d’Avignon, s’enfoncer avec bonheur dans la forêt du « Petit Chaperon rouge »
« Cette liberté acquise par le Petit Chaperon rouge se retrouve sur le plateau, qui emmène dans un voyage immersif et un joli jeu de miroirs, de diffractions et de doubles. Rien n’est conté de manière platement réaliste. On est comme dans un vaste jeu d’enfants, qui auraient entre leurs mains tous les moyens du théâtre d’aujourd’hui pour créer leur monde imaginaire. La forêt est infiniment palpitante et profonde, grâce à un dispositif de miroirs sans tain, d’écran et de projections vidéo. Le Chaperon est à la fois une figurine archétypale, de taille réelle, et jouée par une comédienne adulte - Maëlys Ricordeau, excellente à ce jeu. Idem pour le Loup, qu’endosse Antoine Oppenheim. (...) On s’enfonce avec bonheur dans cette forêt-là, où le visible et l’invisible vont main dans la main, au rythme dansant et allègre d’une petite fille intrépide. »
Igor Hansen-Love pour Les Inrockuptibles
Le premier spectacle jeunesse de Das Plateau se dévore comme un livre animé.
« Le résultat est un petit bijou de délicatesse et d'intelligence. On retrouve le style cultivé par Das Plateau, découvert dans l'excellent Poings (...) On salue aussi et surtout la justesse de ton, jamais infantilisante, jamais surplombante. Das Plateau s'adresse à l'esprit de ses jeunes spectateurs et spectatrices. L'adulte goûtera l'ampleur des angoisses et la richesse du monde qui est dépeint ici. Ce Petit Chaperon rouge est un véritable émerveillement tout public.»
Marie Plantin pour Sceneweb
Avec Le Petit Chaperon rouge, une fois n’est pas coutume, le collectif Das Plateau se confronte à la création jeune public et le résultat est une pépite d’une beauté esthétique bouleversante qui creuse aux racines du conte des frères Grimm pour mieux en extraire la vision optimiste et roborative.
« Les personnages de la mère, du Petit Chaperon rouge et de la grand-mère sont pris en charge par Maëlys Ricordeau tandis que le loup est l’affaire d’Antoine Oppenheim. Tous les deux sont merveilleux, d’une justesse et d’une sobriété radieuse, avec une pointe d’espièglerie bienvenue. (...) Tout, dans ce spectacle sombre et lumineux à la fois, est remarquable de délicatesse et d’intelligence. (...) A l’aune de la révolution sociétale à l’œuvre, à l’heure où il est temps d’élever nos enfants en conscience, ce spectacle d’une beauté époustouflante invite à repenser les récits que l’on transmet et souffle un vent régénérant. »
Catherine Robert pour La Terrasse
Le collectif Das Plateau s’empare de la version des frères Grimm du Petit Chaperon rouge. Solide talent d’Antoine Oppenheim et Maëlys Ricordeau au jeu et sublimes images en guise d’écrin.
« Yvonne Verdier fut la première à faire émerger une lecture féminine de l’histoire du petit chaperon rouge. La magnifique scène initiale du spectacle du collectif Das Plateau, où celle qui raconte est occupée à coudre, entre aiguilles et épingles, est comme un hommage subliminal au patient travail de la grande ethnologue. L’image, rouge comme le sang de la dévoration, de la défloration et du chaperon, ouvre alors naturellement sur une lecture résolument féministe de l’œuvre, dont la dernière vision nous apprend qu’il n’est peut-être plus désormais indispensable de s’enfermer, de se cloîtrer voire de se chaperonner pour échapper à l’appétit du loup. Les ronfleurs repus devraient se méfier : depuis que les femmes ont pris goût à la liberté, elles manient les ciseaux aussi bien que le fil. (...) Si la morale de l’histoire et la manière dont Antoine Oppenheim et Maëlys Ricordeau la racontent sont joyeuses, la façon de la camper est magnifique. Les images de Flavie Trichet-Lespagnol sont sublimes et l’impression de magie que font naître les talents réunis de Jacob Stambach (musique), James Brandily (scénographie), Sébastien Lefèvre (lumière) et Jérôme Tuncer (son et vidéo), est sidérante. L’ensemble compose un spectacle éblouissant et jubilatoire. »
Amélie Blaustein Niddam pour Toute la culture
Le Petit Chaperon rouge, le grand spectacle de Das Plateau
« Qu’allait faire ce collectif si proche des arts visuels du célèbre conte des Grimm ? Et bien une œuvre d’art vivante. Énorme coup de cœur pour ce Chaperon (...) C’est d’une puissance inouïe.»
Samuel Gleyze-Esteban pour L’Oeil d’Olivier
Pour sa première venue dans le Festival, la compagnie Das Plateau donne une version sombre et cérébrale du Petit Chaperon rouge. Avec ce spectacle jeune public, la metteuse en scène Céleste Germe signe l’une des propositions visuelles les plus enlevées de la sélection.
« Expérience avignonnaise, un matin torride de mi-festival : se laisser prendre par la main et mener jusque dans les terreurs ténébreuses de l’enfance, avec Das Plateau pour guide. Passer comme des seuils hypnotiques les étapes du Petit Chaperon rouge, ce récit si structurant de nos imaginaires. On voyait pour la dernière fois la compagnie à l’œuvre dans Poings, une peinture labyrinthique des violences conjugales. On connaît la sensibilité prestidigitatrice de Céleste Germe, metteuse en scène doublée d’une architecte, Maëlys Ricordeau, comédienne et collaboratrice artistique, et James Brandily, scénographe. (...) L’incroyable collectif Das Plateau avance avec la croyance chevillée au corps que l’on peut montrer des images complexes aux enfants. Et joue à un jeu passionnant avec les limites du montrable, là où peut naître l’émoi esthétique. Il semble qu’une grande partie du jeune public s’en accommode bien. Quant à nous, face au pouvoir d’envoûtement de ce Petit Chaperon rouge, nous aurons partagé cette excitation comme si c’était la première.
Maïa Bouteillet pour Paris Mômes
Une version qui s’appuie sur Grimm pour déployer une forêt de nuances et d’émotions.
« L’enfant assiste en même temps à l’histoire et à sa fabrication ce qui n’empêche en rien la magie du théâtre, presque au contraire. Dès lors que Maëlys Ricordeau saisit un petit fichu de dentelle, son corps se courbe, sa voix prend un tour chevrotant et la grand-mère prend vie (...) Les différentes dimensions s’entremêlent et c’est pourtant très clair. Le trouble, les sentiments mêlés, la confusion des mondes, les glissements de l’ombre à la lumière, le grave et le léger... tout cela s’exprime de façon merveilleuse dans les scènes de forêt qui révèlent la dimension proprement extraordinaire de cet espace du sauvage et des tentations. C’est donc une lecture très différente de celle de Joël Pommerat que livre la metteuse en scène Céleste Germe et ses complices de la compagnie Das Plateau. Une lecture qui cherche d’avantage du côté des rapports homme femme. Et une nouvelle preuve de l’inépuisable richesse de ces contes pluriséculaires que l’on dit pour enfants mais qui au fond s’adressent à tous. »
Marie-Eve Barbier pour La Provence
Festival d’Avignon - «Le Petit Chaperon rouge» : la peur, c’est bon!
« On trouve souvent des petits bijoux parmi les propositions jeune public du Festival d’Avignon. C’est le cas du Petit Chaperon rouge de la compagnie Das Plateau, par les comédiens Antoine Oppenheim et Maëlys Ricordeau, dirigés par l’architecte et metteuse en scène Céleste Germe. (...) On a peur, on tremble, et on se libère de sa peur. C’est si bon, un ressort vieux comme le monde et comme les contes initiatiques. »
Nathalie Simon pour Théâtral Magazine
Un petit Chaperon rouge émancipé
« La forêt que le petit Chaperon rouge traverse pour rejoindre la maison de l’aïeule est transcendée par la scénographie élégante (James Brandily) et les lumières tamisées (Sébastien Lefèvre). Le somptueux tissu écarlate qui tapisse le sol, le miroir sans tain qui reflète les protagonistes sans oublier les mélodies pour orgues et harpes dessinent un cheminement initiatique net et sans bavure. Deux remarquables comédiens, Antoine Oppenheim et Maëlys Ricordeau mettent en scène tour à tour les protagonistes principaux, accordant leur voix sur mesure (...) Voici un spectacle épuré, magnifique, presque grandiloquent dans le raffinement qui comblera également les adultes. »
Marie-Valentine Chaudon pour Le Figaro
« A l’instar des frères Grimm et de leur Petit Chaperon rouge, le collectif Das Plateau propose dans le In une version féministe dans laquelle la fillette est plus lucide et adulte qu’on ne l’imagine habituellement. (...) Le conte originel est complété avec pertinence par des extraits de Futur, ancien, fugitif d’Olivier Cadiot et mis en scène par Céleste Germe, dans une forêt magnifiée par James Brandily.»
Marc Roudier pour Inferno Magazine
« Un Chaperon extrêmement esthétique, qui porte loin dans les limbes le conte des frères Grimm, au coeur de nos fantasmes et de nos peurs d’enfants. »
Marie-Félicia Alibert pour Vaucluse Matin
« Le spectateur est plongé dans les pages d’un livre d’enfant, avec ses images en deux dimensions, et dans les affres de son intériorité. Immergé dans cette immense forêt baignée de trous de lumière, le public bascule dans l’univers du conte et laisse libre cours à son imagination. Et chez les frères Grimm, tout est bien qui finit bien...»
Jean Couturier pour Theatredublog
« La dimension magique de ce travail, d’une rigueur et précision remarquable, marquera favorablement les mémoires du jeune public et l’incitera sûrement à revenir au un théâtre et à lui en donner le goût. »
Frère Thierry Hubert pour lejourduseigneur.com
« Le petit chaperon rouge a habité ces jours derniers la Chapelle des pertinents blancs en lui offrant son conte avec une puissance onirique décuplée et une interprétation renouvelée. Une merveille ! »
Apartesjournal.fr
Un dispositif fascinant
« Pour imager la narration du conte, Das Plateau a élaboré un dispositif plastique des plus merveilleux avec des jeux de miroirs qui projettent les reflets de tableaux-paysages (...) Pari réussi, la capacité d’imagination du public est démultipliée dans ce kaléidoscope enchanteur. Les comédiens, entre ombre et lumière, offrent un jeu tout en proximité réfléchissant la parole émancipatrice et libératoire de cette version du conte. »
Max Loiseau pour Theatreactu
Avignon IN - Le Petit Chaperon rouge, où se perdre est une vertu et subir n’est pas un crime
« S’inspirant du jeu conté, Maëlys Ricordeau et Antoine Oppenheim passent comiquement de l’un à l’autre et spatialisent leur jeu en conséquence, créant même des seuils intermédiaires entre ces deux pôles : raconter- devenir. Tout en respectant le texte, la narration prend la liberté d’un mode répétitif et parfois énumératif, presque rituel, qui donne l’impression vertigineuse de se perdre dans les phrases en même temps que dans les images. »
Szenik.eu
« Renversement de focale direction solidarité féminine et force vitale de l’enfance, magie visuelle de miroirs sans tain et autres techniques holographiques au programme d’une création à la fois revisitée et fidèle à ses sources. »
de Pauline Peyrade
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Marie Richeux, France Culture, Par les Temps qui courrent
Ecouter l'émission, avec Céleste Germe et Maëlys Ricordeau ici : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/par-les-temps-qui-courent/celeste-germe-metteuse-en-scene-et-maelys-ricordeau-comedienne-3049243
Emmanuelle Bouchez pour Télérama
TT Télérama
« Les images se démultiplient, déréalisant les contours des deux acteurs au point que l’on croit voir plusieurs femmes sur la scène - la cohorte des victimes de violence conjugale. Rien ne se voit mais tout se dit dans ce spectacle frappant, porté par les deux comédiens et mis en scène avec autorité par Céleste Germe, qui sait plier le théâtre à sa loi.»
Patrick Sourd pour Les Inrockuptibles
Avec “Poings”, Das Plateau étrille les violences faites aux femmes.
« La représentation s’inscrit dans l’espace mental de la sidération. Le temps arrêté d’une dévoration où la femme hésite entre laisser faire et réagir, une croisée des chemins où elle doit puiser au plus profond d’elle-même pour oser s’exfiltrer dans un ultime sursaut de conscience d’une existence devenue tunnel d’humiliations (…) Aussi politique que salutaire, Poings documente l’urgence vitale d’éclater la bulle des intimités toxiques en accompagnant l’évasion de son héroïne jusqu’au seuil de sa reconstruction. »
Marie-Valentine Chaudon, pour La Croix
Poings plonge dans l’engrenage d’une relation de couple toxique. Un spectacle saisissant servi par la puis- sance mêlée des mots, du jeu et de la scénographie
« La plume de Pauline Peyrade, d’une précision acérée et hypnotique, rencontre dans cette nouvelle mise en scène la créativité du collectif Das Plateau et de Céleste Germe, entre musique et art plastique. L’installation en miroirs mouvants démultiplie l’image de l’héroïne, à la fois narratrice et observatrice de son propre être frag- menté. Presque seule sur le plateau, l’homme est là aussi, fantomatique, en la présence d’Antoine Oppenheim, la magnifique Maëlys Ricordeau emporte le public dans un vertige de mots et d’images. Le regard fixe vers l’assis- tance, ses phrases mettant à nu ce personnage qui fera de sa vulnérabilité le terreau d’une révolte salutaire. [...] Sur un rythme implacable, Maëlys Ricordeau suspend soudain la salle immobile sur le fil d’un émotion unique, l’un de ces instants magiques dont seul le théâtre, écrin d’une humanité face à elle-même, détient le secret. »
Jean-Pierre Thibaudat pour Blog Médiapart
Ah, je brûle pour Poings
« Poings est un espace mental, on est totalement dans la tête de la femme. Les personnages sont Toi, Moi et Lui. Il s’agit d’elle, telle qu’elle se voit et telle qu’elle se ressent double, car elle est dissociée. Nous sommes dans sa sensibilité à elle» explique Pauline Peyrade. Et c’est exactement ce qui se traduit sur le plateau avec une sorte de dédoublement permanent de l’actrice entre Moi et Toi. Une façon subtile de creuser, décortiquer et entrer dans les méandres d’une mémoire traumatique. [...] Dans cet espace qui filtre avec l’onirisme, le regard du spectateur se perd, la réalité n’en est que plus dérobée, multiple, insaisissable. Tu te surprends, toi spectateur, à respirer, à haleter avec l’écriture.»
Christian Vincent pour La Voix du Nord
Il est des pièces plus indispensables que d’autres. La pièce Poings nous laisse KO debout, sonnés par la cruelle réalité vécue par une femme violée.
« Ici, rien n’est montré, tout est dit. La scène du viol a une force dévastatrice porté par un monologue volontairement dénué d’émotion et magistralement interprété par Maëlys Ricordeau. La scène tire les larmes et le public, masculin ou féminin, se crispe. On est touchés par le dégoût, on se fige en apnée, un vent glacial envahit les gradins. (...) C’est bluffant. (...)
Poings de Pauline Peyrade, mise en scène par Céleste Germe, ne se résume pas à une pièce féministe, c’est juste une pièce universelle et indispensable sur ce que n’est pas l’amour. »
Agnès Santi pour La Terrasse
Traversée d’une relation de couple toxique et avilissante, Poings de Pauline Peyrda parvient à exprimer ce qui la sous-tend de manière juste, aiguë, profondément intime
« La metteuse en scène Céleste Germe et le collectif Das Plateau laissent voir l’au-delà de la surface des choses, jusqu’à l’échappée finale d’une femme qui se libère. »
Samuel Gleyze-Esteban pour L’oeil d’Olivier
Le talent architectural et expressif du collectif se met au service de ce texte structural, qui ausculte avec force les douleurs d’une femme soumise aux violences d’un homme.
Maëlys Ricordeau campe avec justesse, sensibilité et habileté cette fille coupée en deux. Incarnant dans sa sim- plicité cette femme du commun, sujet lambda des violences sexistes, elle se fait aussi le témoin qui sort de sa condition pour pouvoir la dire, avec une diction tout juste distanciée et néanmoins déchirante. [...] Réussite formelle, ce dédale rappelle non seulement à l’urgence de se prémunir des mécanismes insidieux des violences sexistes et conjugales, mais érige un édifice sombre et beau, qui, par lui-même, saisit et émeut.
Vincent Bouquet pour Sceneweb
Avec Poings, l’autrice aborde frontalement la relation toxique, le viol conjugal et l’emprise psychologique au travers d’un polyptyque en cinq panneaux. Une audace formelle dont Das Plateau s’empare avec gourmandise et délicatesse au TNB.
« Sous la houlette de Céleste Germe, le plateau devient le lieu de toutes les illusions. Maëlys Ricordeau incarne, à la fois, Toi et Moi. Par un jeu de miroir et de reflet, le personnage féminin devient de plus en plus insaisissable. (…) Un travail de dentellière que Das Plateau magnifie, sans ne jamais rien céder sur le côté le plus cru de cet espace mental tourmenté »
Léa Simonnet pour Manifesto XXI
Une mise en scène poignante qui sert le texte avec brio.
« L’écriture puissante et poétique de l’autrice est servie par une interprétation sans reproches et une scénographie épatante. (…) A travers ce décor multimédia et amovible, Céleste Germe fait exister, côte à côte, différentes temporalités et différentes voix d’un même personnage. (...) Maëlys Ricordeau interprète alors ces deux faces d’une même femme et propose, parallèlement à cette mise en scène riche et multiple, un jeu de simplicité et de finesse. Les mots se suffisent et, portée par ce texte d’une rare puissance, elle délivre une interprétation d’une extrême justesse, toujours sur le fil, au bord du gouffre, débarrassée de tout artifice d’acteur·ice pour faire grandir le sentiment nu, pur. Laissant à la fin un public tremblant, ému»
« Pauline Peyrade et Das Plateau offrent une performance politique, en replaçant la parole au centre, entre les bonnes mains, faisant de ce témoignage de fiction une réponse au manque de considération apporté à la parole des femmes en dehors de la salle de théâtre.»
Véronique Hotte pour Hottelo Théâtre
« L’écriture de Poings se révèle percutante, évocatrice d’une sensibilité politique et poétique ultra-contemporaine, ne serait-ce que dans la coordination, la syncope, la simultanéité et l’arythmie des phrases organisées en tableau sur la page du texte de la pièce, et qui sont diffractées librement à leur tour dans l’espace visuel et le volume sonore de la scène. Un écho lointain à la voix de Sarah Kane – recherche introspective, appels engagés contre les conflits de ce monde, choc visuel, univers sonore étrange, jeu solitaire des voix. Or, si la dramaturgie de Poings dans laquelle le corps sacrifié de la femme est lieu de la douleur d’être au monde, la résilience et la capacité à surmonter les chocs traumatiques celés en l’intimité de la protagoniste sont un témoignage de vif espoir, d’endurance et de résistance »
Entretien de Pauline Peyrade pour Le magazine du TNB
« J’ai dit à Céleste Germe qu'elle prenait l'inconscient du texte. C'est le petit détail qui vient résonner dans l'ensemble et saisir l'essence du récit à un endroit très concret. C’est très puissant symboliquement. Je me rends compte que la question de la dissociation post-traumatique revient sans arrêt dans le texte et Céleste le met en images. Elle me le révèle. (…) En tant que spectateur et spectatrice, leur mise en scène permet de s’approprier le texte et non pas seulement de le recevoir. C’est un mouvement que je recherche en écrivant aussi. Il faut une appropriation par la lecture, si on attend juste à recevoir, on passe à côté. Cela demande aussi un engagement émotionnel. Je trouve que le rapport de Das Plateau à l’émotion est très juste pour ça, et sans être sentimental. Il y a beaucoup de pudeur et de courage dans leur travail »
Samuel Gleyze-Esteban pour L’Oeil d’Olivier
D’une femme à l’autre
Pénélopes, offre une caisse de résonance pour des émois intimes jamais rendus publics, distanciés par le jeu de Maëlys Ricordeau, qui invente un monde d’énonciation à mi-chemin entre elle-même et l’autre. C’est une envoûtante cérémonie de métempsycoses, de transferts d’âme, qui a alors lieu, loin des édifices labyrinthiques que l’on a connus ailleurs, mais pareille en nature. «Ces passages d’un personnages à l’autre, c’est ce qui
m’intéresse aujourd’hui», confirme Céleste Germe, la metteuse en scène. La forme est modeste, mais elle dit l’essence du théâtre-construction de Das Plateau, où plusieurs mondes habitent un même espace, plusieurs voix, un même corps.
Anaïs Heluin pour Sceneweb
Avec Pénélopes, Das Plateau se met à nu.
C’est sans filtres, dans une proximité que ne permet pas même la plus minuscule des théâtres de poche, que les spectateurs rencontrent Maëlys Ricordeau. À la frontière entre incarnation et simple restitution de paroles, son jeu donne aussi à approcher l’endroit où commence le théâtre (...)
Si les violences décrites dans Pénélopes sont connues, les histoires dans lesquelles on les découvre, les mots par lesquelles elles sont dites nous les font apparaître dans toute leur singularité. Les chemins de libération des femmes auxquelles Maëlys Ricordeau porte sa voix sont encore plus particuliers. Ils sont d’autant plus passionnants à écouter qu’ils ne sont pas héroïques, que seul un rapport d’intimité peut les faire connaître.
Pénélopes le fait avec force et délicatesse, et fait de ses récits en clair-obscur un endroit d’une extrême douceur, malgré les douleurs dont ils sont traversés. Ces Pénélopes sont nos voisines, c’est nous, et l’on sent en trinquant après le spectacle que le reconnaître voire le découvrir ouvre bien des perspectives.
L’Oeil d’Olivier
S’appuyant sur le dispositif sonore et visuel de la mise en scène de Céleste Germe, la comédienne Maëlys
Ricordeau, jouant sur les métamorphoses et les prouesses techniques de jeu, réalisent une performance
étonnante. C’est remarquable.
Hottello théâtre
Une parole qui s’émancipe, légère, altière et victorieuse enfin, portée par Maëlys Ricordeau, une interprète sensible et lumineuse dont la délicatesse d’approche de ces figures esquissées est à la mesure de sa belle personne.
Journal municipal de Vitry-sur-Seine
La pluie d’applaudissements passée, on salue “le jeu de la comédienne”, la “beauté des histoires” ou “l’omniprésence des luttes”. Le message de Véronique et des autres Pénélopes de Vitry est bien passé. “Grâce à cette œuvre, elles ont été entendues, elles ne seront plus seules”, conclut, troublée, une habitante.
de Pauline Peyrade
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Marie-Pierre Génécand - Le Temps (Suisse)
«Une maîtrise de la mise en scène et une beauté plastique rares au service d’un propos très noir. » «On est captivé par Maëlys Ricordeau, Maxime Gorbatchevsky et Antonio Buil, qui jouent une fratrie en roue libre et un pompiste, passeur d’âmes.» « C’est que la jeune Française Pauline Peyrade (...) a la balade sans merci et que Céleste Germe, à la mise en scène, n’étouffe pas le cri.» « Les sons et les images jouent aussi leur partition. Vidéos de sous-bois squelettiques ou de voitures fantômes (Flavie Trichet-Lespa- gnol), rayons laser qui strient l’espace et enseignes lumineuses (Sébastien Lefèvre): la scénographie (James Brandily) et la bande-son (Jacob Stambach) renforcent l’impression d’hostilité que le jeu au cordeau, implacable, installe.» « C’est impérial, mais c’est glacial. »
Jean-Pierre Thibaudat - Médiapart
«Une belle pièce. Un passionnant travail de traduction scénique (...). Un théâtre qui n’a pas froid aux yeux.»
Cécile Dalla Torre - Le Courrier (Suisse)
«Bois impériaux, de Pauline Peyrade, est une pièce qui prend aux tripes et vous emmène dans les méandres de la nature humaine à la manière d’un thriller haletant. On embarque dans une sorte de road movie énigmatique, entre les lumières de la nuit et les zones d’ombre d’une forêt mystérieuse, qui pourrait évoquer celle de Gisèle Vienne et son This is how you will disappear.» «Malgré les non-dits, on sent poindre la force de l’amour entre ces deux figures désemparées. Et c’est là la réussite de la mise en scène de Céleste Germe, du collectif français Das Plateau, qui touche par-delà l’hostilité ambiante, notamment grâce à sa formidable direction d’acteurs.» «On saluera la performance d’acteur d’Antonio Buil (Serge), sous ses airs de gars sympathique, tout comme celle de Maxime Gorbatchevsky (...). Sans oublier Maëlys Ricordeau, (...), saisissante dans ce personnage féminin au bord du gouffre et fort à la fois, qui captive d’un bout à l’autre de la pièce.»
Jessica Mondego - Programme.ch (Suisse)
«Mettant en place un véritable ballet faisant se rencontrer projections, effets optiques, composition musicle et travail d’acteur, le collectif entrainera les spectateurs dans une aventure immersive de haut vol.»
Jérôme Zanetta - Scènes Magazine
«Comme à son habitude, le collectif Das Plateau ne se contente pas d’illustrer ce road-movie aux allures lynchiennes, il compose une scénographie tendue, fascinante et parfois magnétique. Les acteurs, la musique, la mise en espace, la lumière et l’image se répondent et s’emploient à construire une dimension abstraite et mystérieuse qui coïncide parfaitement avec l’écriture acérée et rythmée de Pauline Peyrade. On sait également l’importance que Das Plateau accorde à la recherche plastique, visuelle et spatiale pour chacune de leurs créations. Les qualités sensorielles et dynamiques sont réfléchies comme un support de sens et la volonté de générer un flux constant entre langage et silence, dimension littéraire et déploiement visuel, temporalité narrative et contemplative.» «Céleste Germe parle d’une recherche sur un naturalisme, au sens photographique du terme comme si lors d’un travail en macro, la focale déterminée oblige à faire le point sur tous les niveaux de la profondeur de champs, pour mieux cerner le personnage d’abord, et, ensuite, à laisser le flou opérer, créer un vertige pour brouiller et interroger les consciences et les certitudes.» «On l’aura compris, Bois Impériaux (...) est une feuille de route résolument audacieuse pour ses choix artistiques et formels. Pour le spectateur qui se souvient de la précédente mise en scène d’un texte de Pauline Peyrade, le «Ctrl-X» par l’étonnant Cyril Teste la saison dernière, on a ici affaire à une machine théâtrale tout aussi radicale et stimulante, portée par l’univers fort et trouble de Das Plateau. »
Julie Marti - Epic Magazine
«Suspens impérial au POCHE / GVE.» «Une pièce qui fait réfléchir, qui pose de véritables questions sur le rôle ou plutôt l’absence de la société pour les personnes fragiles, sensibles et en détresse.» «Une pièce qui vaut largement le coup de braver la neige et le froid, afin de découvrir si les gens sont vraiment plus sympathiques, la nuit.»
IL FAUT BEAUCOUP AIMER LES HOMMES
d'après le roman de Marie Darrieussecq
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Joëlle Gayot - France Culture - Une saison au théâtre
Répétitions en temps et heure avec Céleste Germe
Interview radio à écouter ici : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-saison-au-theatre/repetitions-en-temps-et-heure-avec-celeste-germe-4770903
“Lorsque Céleste Germe dit, aux micros d’Une saison au théâtre, qu’elle travaille l’élasticité, elle ne dit pas tout.
Elle ne dit pas le brio avec lequel elle s’empare du théâtre, (texte, acteur, musique, plateau, dé- cor, durée) comme d’une pâte à modeler qu’elle reconfigure à volonté.
Elle ne dit pas les choix radicaux qu’elle est capable d’opérer lorsqu’elle le juge nécessaire, rompant dans le flux de la narration scénique pour introduire des variations de forme qu’on n’anticipe jamais. Elle ne dit pas non plus la sublime beauté du plateau (jamais vu Théâtre Ouvert à ce point drapé d’or).
Elle ne dit pas enfin que vont claquer à nos oreilles des phrases de Marie Darrieussecq qui prennent, dans le cours du spectacle, un éclat insupportable. La lente chute de Solange, l’héroïne, dans l’aliénation, toute entière résumée par ce mot : “ le désir est une forme de l’enfer”.
Bref, Céleste Germe, n’avait qu’une demi-heure pour parler aux micros d’Une Saison au théâtre et c’est clair que 30 mn de plus auraient été utiles pour pouvoir explorer avec elle les étendues qu’elle fait apparaitre lorsqu’elle met en scène. Il y a dans le rapport qu’elle entretient au plateau quelque chose de l’ordre du défi, comme un pari qu’elle aurait lancé à la scène qui lui fait face : “à l’impossible tu ne me tiendras pas”.
C’est clair. Le pari est gagné haut la main. Allez voir, ce n’est pas si souvent que le gant est relevé de cette manière-là.”
Emmanuelle Bouchez - Télérama, 2016
“Les deux acteurs se relaient sur scène, chacun dans leur monde, mais de plus en plus habités par la langue charnelle, désespérée, tranchante, de Darrieussecq. Lui, l’acteur noir (Cyril Gueï, énigmatique et pourtant solidement ancré) ; elle, l’actrice blanche (Maëlys Ricordeau, pilier du collectif), qui nous offre à la fin un moment de déréliction rare au théâtre”
Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse, 2016
“Déployant un univers théâtral qui donne à la fois une impression de recherche et d’artisanat, les jeunes créateurs confèrent des teintes très sensibles aux troubles intimes et aux perspectives politiques qu’engage cette histoire. Tout cela passe par un rapport flottant au temps de la représentation. Des silences traversent le spectacle. Des échappées musicales. Toutes sortes de décalages et d’évidences. Une longue incursion en caméra subjective nous transporte sur les routes du Cameroun. Il faut beaucoup aimer les hommes révèle, aussi, la présence profonde, touchante, de Cyril Gueï et Maëlys Ricordeau. Ensemble, ils donnent corps à toutes les pulsations que met en jeu ce voyage en terre d’altérité.”
Edith Rappoport - Théâtre du blog, 2016
“Théatre ou cinéma, on ne sait plus bien, tant les effets scéniques sont maîtrisés, la musique et le jeu des acteurs surprenants. En tous cas, une belle réussite.”
Jean-Pierre Bourcier - Rue du Théâtre, sélection "coup de coeur"
, 2016
L'Afrique côté Cameroun. Le cinéma côté Los Angeles. Deux mondes et deux comédiens de Hollywood. Un spectacle passionnant adapté du roman de Marie Darrieussecq 'Il faut beaucoup aimer les hommes".
« j'ai tremblé d'amour, pleuré d'amour, et puis après .. il n'est rien resté, que la rivière ». C'est du Jean-Luc Godard, un commentaire piquant que l'on peut lire dans son « Éloge de l'amour » (P.O.L) publié autour de l'année 2000. Pourquoi cette citation, ici ? Parce qu'il y a une certaine façon de voir le monde, par sa brutalité notamment, que l'on retrouve entre le grand Godard et la nom moins pertinente Marie Darrieussecq dont le roman « Il faut beaucoup aimer les hommes » (un titre qu'elle a joliment pioché d'une citation de Marguerite Duras) est actuellement montée en version théâtrale -et de belle façon- à Théâtre Ouvert à Paris, dans une mise en scène et une réalisation très pertinente, signée Céleste Germe. (…) La parole est très subtile dans cette équipe de Das Plateau. Les quelques changements de décors et d'images aussi ne sont pas neutres dans le jeu des sentiments et des passions que traversent les amants. C'est subtile comme le titre, « Il faut beaucoup aimer les hommes ». Une belle et subtile réussite.
SCÈNES POUR UNE CONVERSATION APRÈS LE VISIONNAGE D'UN FILM DE MICHAËL HANEKE
de Pablo Gisbert
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Les Inrocks - Fabienne Arvers, 2014
Le festival Actoral de Marseille l'affirme : l'art est un des états de la vie. Démonstration avec la deuxième semaine du festival, du collectif Das Plateau au performer Mohamed El Khatib.
Pas de formes figées au festival Actoral, mais une multitude de propositions qui égrènent lectures, mises en espace, spectacles, performances. Et ce qui séduit le plus, la simple adéquation entre un propos et sa mise en partage avec le public. Ce fut le cas le week-end dernier où l’on pouvait enchaîner dans la même soirée à la Friche Belle de Mai plusieurs propositions.
Avec Scènes pour une conversation après le visionnage d’un film de Michael Haneke, une mise en espace proposée par Céleste Germe du collectif Das Plateau, on opère une plongée dans la jeunesse barcelonaise sous la plume de Pablo Gisbert qui égrène avec un humour distancé ses histoires courtes sur la vacuité et la banalité du quotidien de personnages que l’on retrouve, parfois et inopinément, d’une histoire à l’autre. Tous ont en commun de sérieux problèmes de communication. Ah, l’incommunicabilité, produit du monde moderne, quel thème sassé et ressassé ! Mais avec autant d’aplomb, si peu de retenue et avec la fraicheur d’écriture désinvolte de celui qui se contente d’observer et de nous livrer par fragments quelques morceaux choisis du cynisme ambiant, difficile de résister. D’autant que les deux comédiens (Jacques Albert et Maëlys Ricordeau) se prêtent à merveille à ce jeu de masque social que le texte de Pablo Gisbert réduit en miettes. Circulant simultanément ou successivement de la table au pied de micro posé en avant-scène, ils modifient leur voix en fonction des personnages et optent pour une neutralité de ton qui contraste avec un dispositif sonore quasi autonome qui envoie de façon récurrentes des rires enregistrés ou des musiques au volume assourdissant qui recouvrent leurs propos mais les laissent de glace. (...)
de Jacques Albert
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Evene.fr - Marine Relinger, 2014
Das Plateau, Un autre théâtre
"Six ans déjà et plus d'une douzaine de pièces et de performances mêlant théâtre, danse et art cinématographique : il est temps de saluer le brillant travail du collectif Das Plateau, qui creuse le sillon d’une « écriture scénique totale ». Qu’est-ce à dire ? Les différentes matières du plateau (texte, image, son, corps…) sont « envisagées en elles-mêmes, dans leur intégrité et leur sensualité propre » mais davantage dans « une logique de choc que de fusion ». Et le choc, on va l’avoir. «Cours les prairies» (2014) met en scène le dernier texte de Jacques Albert, cofondateur du collectif, qui campe l’idylle d’une fratrie, Pierre et Christina, retrouvant leur cousin Robinson. Un récit-fleuve, tissé de quelques dialogues cash et de longues séquences narratives aux envolées insoumises ; un texte qui est, à lui seul, un défi à la scène. « Je les regarde tour à tour, Robinson, puis Pierre mon frère, et je suis heureuse que nous soyons tous si beaux et si complètement emplis d’une vie intense qu’elle sourd de nous, de même que la sève des pins qui perle en grosses gouttes d’ambre immobiles le long des troncs. » Sur le plateau, rien ne cède. La sève est bien là, suintant des corps dansants et des bouches qui disent la jeunesse bientôt fauchée par la passion, la maladie, ou la mort. Le jeu est sobre et frontal, face public, et les corps tiennent à ce qu’ils sont : physiques, immédiats. « Nous nous demandons pardon l'un à l'autre et notre démonstration de repentir est si intense, si vertigineusement sensuelle que nous nous retrouvons enlacés une fois de plus, nos chairs familiales se fouillant passionnément, sa salive de cousin venant rouler en grosses gouttes impudiques sur mes joues, sur mon menton… » L’imposante littérature gonfle et se déplie entre lectures, voix off et exergues projetés sur un grand panneau blanc tendu en fond de scène (seul élément de décor, qui n’en est pas un). Sur l’écran, tremblantes et suggestives, une série photographique et des séquences de film participent au montage. Et c’est l’immersion dans la fiction par l’image, procédé dans lequel Das Plateau excelle. Charnel et impatient, sur une bande-son techno à fond les ballons au leitmotiv planant et inquiétant, «Cours les prairies» fait briller la petite lumière dans l’ombre, celle de la vie, celle de la création."
de Jacques Albert
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France-Culture - Marie Richeux, 2012
"Notre Printemps est une déclaration presque froide que la saison de la jeunesse innocente a passée. C'est aussi le constat inévitable et violent, qu'il n'y a aucune vengeance contre la mort. Aucune. Même la beauté ne venge pas ça"
Mari-Mai Corbel - Blog, 2012
"Du grand art : des textes tout en dialogues lapidaires (Jacques Albert, ils viennent de paraître aux Editions Théâtrales), un travail scénique raffiné – atmosphères sonores (grâce au travail de Jacob Stambach) et visuelles épurées où la vidéo (dans Notre Printemps, c’est un film) a une part importante, ainsi qu’un travail d’interprétation jouant sur l’exposition de sorte qu’on ne voit pas un acteur ou un personnage mais quelqu’un.
C’est dire si les Das Plateau travaillent à nous faire imaginer ce qu’ils ne montrent pas ou si peu.
Le salon, c’est un fragment de décor, comme la scène est un fragment d’histoire – les fragments soulignant le reste qui manque (qui aurait disparu), flottant dans le vide cosmique qui détoure les êtres et les choses, vide du plateau de théâtre.
On ne peut pas vibrer ou être touché là intimement, mais envoûté, oui, envoûté par une inquiétante étrangeté."
Tanguy Viel - brochure de saison du T2G, 2011
"C’est que l’installation plastique est un autre souci qui traverse la scène contemporaine, si dans ce mot on entend ce nouveau regard, attentionné et égalitaire, à tous les matériaux qui composent la scène : texte, lumière, sons, corps, voix, écrans. C’est le sens du collectif Das Plateau, où s’étalonnent et se partagent les forces en présence, où le plateau justement est le mixage des sources et des modes d’expression. Sur un très court texte fait de fragments d’existence, comme une partition dont on aurait perdu des pans entiers, se dessinent le destin de trois personnages, un père, une mère et un nouveau-né, tous les trois enserrés dans les instants tragiques de leur vie (naissance, maladie, mort). Ici, la sècheresse naturaliste de l’écriture rend les angles plus coupants et les êtres plus fragilisés encore. Et c’est justement cette fragilité, cette ténuité, qu’il revient aux autres instances du plateau d’échographier, de réverbérer, d’ausculter. Pour cela, à l’opposé de l’économie du texte, tous les moyens sont bons : la parole peut s’amplifier, la musique se diffracter, la scène s’éclairer, s’assombrir ou même se dédoubler sur un écran de cinéma. Le plateau est cet espace qu’aucune autre instance du monde ne saurait prendre en charge, cette part insaisissable qui borde la névralgie du monde, autrement dit : la poussière sous les meubles. Seulement que la poussière a toujours quelque chose de cosmique. C’est à cet endroit que voudrait nous plonger Das Plateau, dans le coeur stellaire de l’humanité, tandis que les moyens mis en oeuvre – l’excès, presque, des moyens –, comme une résurgence brechtienne, ne manqueraient jamais de nous maintenir en alerte."
Blog Neigeatokyo - Neige-Mélanie Chereau, 2012
“Ce qui m'a tout de suite plu dans ce projet, c'est le mélange des styles. On commence par une nappe sonore, on enchaîne avec un film, on glisse vers de la danse, on a presque fini avec du théâtre et on termine par de la performance. Le collectif Das Plateau est constitué d'un auteur, d'une metteur en scène, d'une comédienne et d'un créateur de musique. Ils se mélangent, créent, proposent et voici leur dernière création "Notre Printemps". L'idée est belle, le projet ambitieux et ils relèvent le défi avec audace.”
Blog Le Souffleur - Tiana Krivokapic, 2012
“Si l’on veut être honnête il faut commencer par la fin. Pas par la fin du spectacle qui n’a rien d’une surprise, mais par le flou émotionnel, par l’impossibilité de formuler une opinion lorsque le regard interrogateur de celui qui nous a accompagné ce soir là au théâtre croise le notre.
Il arrive que certains spectacles demandent de la réflexion, un mûrissement de la pensée, un temps pour faire le recoupement des impressions. Notre printemps, du collectif Das Plateau, n’est pas de ceux là, pas vraiment. Si l’on est aussi « sonné », et le mot est adéquat après cette fin musicale à haut volume, c’est parce que les créateurs du spectacle l’ont voulu, ont pensé à ce que le spectateur allait ressentir. Naturellement, il n’est pas avéré que cela fît partie de leur cahier de mise en scène mais cet excès de moyens, que souligne très justement Tanguy Viel, on ne peut s’empêcher de penser qu’il nous est destiné. Destiné à brouiller les contours des catégories dans lesquelles on veut trop souvent enfermer ce qu’on voit, ce qu’on entend.”
France Culture - Marie Richeux, 2012
de Jacques Albert
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France Culture - Marie Richeux, 2012
“Il y a une pièce de Jacques Albert, une très belle pièce de théâtre mise en scène par le collectif Das Plateau dans une lumière pleine de fumée et très blanche, évoquant la neige, évoquant l’avalanche à venir peut-être et le froid, surtout. Ils sont en Laponie Suédoise, ils sont deux, Hélène, Hélène n’est pas très bien, et puis lui, c’est l’autre, c’est le jeune homme, et à ce que je sache il n’a pas de nom. Ils ont une petite tente, ils parlent, ou tout du moins s’aiment-ils. Petit à petit la visibilité va baisser, ils vont avancer à l’aveugle, lui va chercher elle, elle va se perdre. Le titre de la pièce c’est Día de mucho, víspera de nada, je me souviens comme j’avais aimé cette pièce, aimer comme on aime d’amour, et c’est ça le thème de la semaine non ? et bien voilà, moi je me souviens de ça, Día de mucho, víspera de nada, jour de beaucoup, veille de rien”
de Jacques Albert
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Rue89 - Jean-Pierre Thibaudat, 2010
"Un dispositif diabolique : Toute la force, outre celles du dispositif, des séquences filmées et du travail sur le son, vient du décalage de l'énonciation : les trois comédiennes font toutes les voix des personnages ou les (re)doublent. Un subtil feuilletage de glissements, de distorsions. Une façon percutante de mettre en scène les dérives et déconnections qui sont au coeur de ces personnages, tous dépossédés d'une partie d'eux-mêmes."
Télérama - Emmanuelle Bouchez, 2009
"Le jeune collectif Das Plateau pousse loin son désir d'exploration sociale. Cette fois, avec SIG Sauer Pro, c'est la désespérance d'une société rurale en perdition qu'il découpe au scalpel (...). Principal support de la narration : l'image, souvent en plan fixe, sur laquelle les trois actrices parlent à la place de multiples personnages. L'effet, quasi documentaire, est saisissant et permet une prise de distance habile avec l'horreur."
Les Nouvelles d'Alsace - Nathalie Chifflet, 2010
"Das Plateau plonge avec SIG Sauer Pro dans la fange sociale nauséeuse d'une campagne abêtie et fruste, pour aller dans l'inhumain et le regarder en face, comme le fait le cinéma de Bruno Dumont (...) ça cogne, c'est dur, c'est brutal et radical, mais aussi terriblement nécessaire et, paradoxalement, foncièrement attachant."
Fluctuat.net - Julie de Faramond, 2010
"Cet ensemble hybride parvient à donner corps et âme à ces personnages, à nous faire partager leurs misères et leurs (des)espérances. Ce n'est pas la moindre de ses réussites."
Les trois coups - Emmanuel Arnault, 2010
"Le décalage créé entre le naturalisme du documentaire et la désincarnation de la fiction est stupéfiant. Tout est mis en oeuvre ici pour faire lentement émerger une atmosphère indescriptible, lourde, dérangeante. De ce point de vue-là, c'est une réussite parfaite"
Première.fr - Marie Plantin, 2010
"Dieu que c'est glauque mais dieu que c'est bien vu. Das Plateau créé un objet théâtral étrange entre performance sonore, cinéma et installation vidéo, qui flirte avec le documentaire sociologique mais n'en est pas moins de la fiction ouvertement assumée. C'est technologiquement impressionnant et impeccable. Quant à l'atmosphère globale, elle est poisseuse et dérangeante à souhait (...) On salue là un travail original, inventif, qui ouvre les voies de la fiction à une narration nouvelle"
France Culture - Marie Richeux, 2010
“On y voit une reprise de Sig Sauer Pro, une création du collectif Das Plateau. Comme à son habitude le collectif se joue des codes de plateau, justement, et bouscule jusqu’à notre système de représentation lui-même. Il y a des petits écrans sur scène, des grands écrans, c’est tout un dispositif qui interroge notre rapport à la fiction, la façon dont nous sommes imprégnés du débit médiatique, de ses clichés, de ses mimiques, tout se passe à la campagne où les destins s’entremêlent à la façon justement des personnages de séries télévisées, y a des écrans certes, il y a une très intéressante manière de penser l’espace, il y a un texte, une écriture du silence, mais il y a aussi trois très bonnes comédiennes sur scène qui tiennent la barre face à l’image, soutiennent le réel contre la réalité.”
de Jacques Albert
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Libération (photo) - mars 2010
"La directrice de la Ménagerie de Verre, Marie-Thérèse Allier, garde toujours les yeux grands ouverts sur ceux qui n'ont pas encore rayés les mots de "laboratoire" et "d'expérimentation" de leur vocabulaire (...) ce que l'on y voit ne peux que réjouir, interroger, que l'on adhère ou non aux propositions les plus débridées"
En cinq parties magistrales, Pauline Peyrade pose frontalement la question du viol conjugal et interroge avec une puissance poétique rare, sans surplomb aucun, la complexité et l’ambivalence de cet acte terrible, qui aboutit par sa logique d’appropriation, à l’assassinat par son conjoint d’une femme tous les trois jours en France.
Après Bois Impériaux créé en 2018, Das Plateau poursuit son chemin auprès de Pauline Peyrade et s’empare de ce polyptyque brillant pour créer un spectacle mystérieux et magnétique, dont l’intensité visuelle, scénographique et sonore dialogue avec cette écriture captivante et nécessaire, à la fois clairvoyante, vivace et ténébreuse.